La mort intime

Marie de Hennezel, psychologue clinicienne, témoignera jeudi soir au Cinéma Grand Action de son expérience d'accompagnement de personnes proches de la mort. Expérience à la fois personnelle et professionnelle : « Alors que la mort est si proche, que la tristesse et la souffrance dominent, il peut encore y avoir de la vie, de la joie, des mouvements d'âme d'une profondeur et d'une intensité parfois encore jamais vécues. » Une rencontre intime précédée de la projection du film de Jean-Pierre Améris, C'est la vie, avec Jacques Dutronc et Sandrine Bonnaire.

Marie de Hennezel commence sa carrière de psychologue en 1975. La loi Veil sur les interruptions volontaires de grossesse vient d'être votée. Des vacations de psychologues sont crées dans les bureaux d'aide sociale. C'est dans le cadre de ces consultations de planning familial que Marie va écouter pendant 7 ans des femmes en détresse. Puis, elle obtient un poste de psychologue dans un hôpital psychiatrique à Villejuif. Elle y travaille trois ans auprès de grands psychotiques.

En 1986, lors d'un déjeuner amical avec François Mitterrand, alors président de la république, celui-ci lui parle des travaux d'une commission ministérielle sur l'accompagnement des mourants et du projet de création d'une unité de soins palliatifs pilote à l'ancien hôpital universitaire (aujourd'hui Institut Mutualiste Montsouris) à Paris. François Mitterrand lui propose alors d'intégrer la première équipe de soins palliatifs en Europe continentale. Cette équipe, dirigée par le Docteur Abiven, est entièrement volontaire. Marie participe à la formation des soignants qui se réunissent régulièrement en attendant que s'achèvent les travaux de ce petit service (12 lits) destiné à accueillir des personnes en phase terminale d'une maladie mortelle. Dans un monde marqué par le déni de la mort, où trop souvent les gens meurent dans la solitude, le silence et l'abandon, cette création représente un formidable défi: montrer que l'on peut mourir dans des conditions humaines, dignes, sans souffrances intolérables, entourés de sa famille et de ses amis.C'est l'expérience acquise dans ce service que Marie relate dans « la mort intime » (1995), préfacé par François Mitterrand, quelques mois avant sa mort.Elle y raconte aussi certains moments forts vécus pendant les deux ans (1990-1992) qu'elle a passé au sein de l'unité de soins Sida, dirigée par le Docteur Tristane de Beaumont à l'hôpital Notre Dame du Bon secours. C'est l'époque noire du Sida, où de nombreux jeunes gens meurent dans les hôpitaux, remettant en question médecins et soignants démunis, car trop pris dans l'illusion de la toute puissance médicale. Le film de Jean-Pierre Améris, « C'est la vie » est directement adapté de l'ouvrage de Marie de Hennezel.
Revivre l'événement
En podcast

La mort intime ou l'accompagnement en fin de vie

Marie de Hennezel revient sur la réalisation du film C'est la vie
Aller sur la fiche du podcast

Et après la mort ?

Marie de Hennezel explique son approche clinique
Aller sur la fiche du podcast

Pourquoi se consacrer aux soins palliatifs ?

Marie de Hennezel évoque les intêrets de cet accompagnement
Aller sur la fiche du podcast
  • À propos de l'évènement
  • À propos de l'intervenant
  • À propos du co-organisateur
  • À propos du partenaire
À propos de l'évènement
À propos de l'intervenant
photo de Marie de Hennezel
Marie de Hennezel
Psychologue

Marie de Hennezel est une psychologue, psychothérapeute et écrivain française. Elle a travaillé pendant dix ans dans la première unité de soins palliatifs en France. C'est l'expérience acquise dans ce service qu’elle relate dans son livre La mort intime. Marie de Hennezel anime également des conférences et séminaires de formation à l’accompagnement des mourants.