Bardo, le passage

Anne et Evan, un jeune couple d’occidentaux en vacances, traverse une zone isolée de l'Himalaya en moto lorsqu'un paysan tibétain provoque leur sortie de route. Anne meurt. Evan se brise la jambe. Au lieu d’aller chercher des secours, le paysan récite des prières au cadavre : «Ô Bouddhas , ô Compatissants, cette femme meurt sans avoir choisi. Elle n'a ni refuge, ni protecteur, ni allié. Elle va dans un autre monde…». Le paysan psalmodie toute la nuit. À l'aube, il s'interrompt. Silencieux, il observe attentivement Anne. Du sommet de son crâne s'échappe une vapeur, comme une brume de chaleur. Une lueur apparaît dans le noir, laissant deviner la silhouette d’Anne. L’intensité lumineuse augmente rapidement, inondant l’espace d'une clarté douce d’un bleu intense. De face, Anne sourit. Une expression d'émerveillement se lit sur son visage. Ses blessures et ses stigmates ont disparu. Étonnée, elle regarde autour d'elle comme si elle venait de se réveiller. Elle s'approche d'Evan et lui parle, mais il ne répond pas. Lorsqu'elle tente de le toucher, sa main traverse son corps. Flash blanc, Anne est propulsée dans le passé. Elle assiste aux moments forts de sa vie. Ballottée par son karma, elle ne contrôle ni les destinations ni la durée de ses escales. Tout se passe vite, très vite. Les émotions s'enchaînent, violentes. Guidée par les conseils du paysan, elle fait le bilan de son existence, le deuil de ses proches, trouve la paix et peut enfin se réincarner, consciente et libre de choisir sa naissance. L'auteur vu par l'éditeur Réalisateur et photographe de formation, Bruno Portier a travaillé cinq ans dans le cinéma avant de devenir documentariste et parcourir l’Asie. Dix ans plus tard, désireux d’approfondir des thématiques liées à la famille et à l’enfance, il reprend des études en anthropologie sociale qui aboutissent à un doctorat. Depuis, il se consacre à l'écriture et à la réalisation de films documentaires, d'articles spécialisés en ethnologie et de scénarios de fictions.