A dix-neuf ans Stéphane Allix est parti rejoindre une zone de guerre et a séjourné plusieurs mois dans le maquis afghan afin de devenir grand-reporter. En franchissant clandestinement cette frontière entre la paix et la guerre, il fût arraché à une réalité — son pays, sa culture, son éducation — dont il pensait qu’elle était à peu de chose près identique partout. Ce voyage fut une révélation et lui fit réaliser que finalement notre planète est composée de plusieurs mondes. Cette évidence était demeurée pour lui insoupçonnable jusqu’à ce qu’il quitte sa bulle et parte vers l’inconnu.

La mort accidentelle de son frère des années plus tard l’a forcé à quitter une autre bulle, celles, reconnait-il, de ses certitudes matérialistes. Il croyait sans jamais y avoir vraiment réfléchi que notre réalité se limitait au monde observable et que la science nous avait permis d’en connaître l’essentiel. Or tout cela a volé en éclat. Après seulement quelques semaines d’enquête, il commença à prendre la mesure du changement de paradigme aux conséquences vertigineuses qui caractérise notre époque. Ce qui est invisible à nos yeux, imperceptible à nos instruments de mesure est peut être bien davantage réel que la matière qui nous entoure. Il est allé explorer ce monde invisible, au-delà d’autres frontières.

Ces décennies de voyage, de confrontation et d’exploration du monde puis des frontières de notre conscience l’ont transformé en profondeur et l’ont convaincu de manière très rationnelle que la réalité est multiple et que la mort est sans doute une sorte d’illusion. De l’ombre à la lumière. De la violence des hommes à l’apaisement intérieur. Il partagera lors de cette conférence quelques-uns des voyages qui ont façonnés l’homme qu’il est aujourd’hui.